Au creux de l'oreiller

 

 

L'amour a défait ton visage

entre les draps déliés ;

ton corps est un bateau sauvage

aux voiles dépliées

 

L'oiseau que je suis envisage

comme une île enchantée

tes sources, tes forêts, tes plages,

quand il a trop venté

 

Je sais, quand je te dévisage,

au creux de l'oreiller,

que, pour façonner ton visage,

les vents se relayaient

 

Tu as, comme les tussilages,

des pouvoirs merveilleux :

tu calmes mes angoisses, mes rages,

d'un baiser sur mes yeux

 

L'amour a défait nos visages

entre nos bras liés ;

nos corps sont des bateaux très sages

aux voiles repliées

 

Francis BELLIARD



(A écouter dans mon CD à paraître)