Pour un Folon
ouvre la fenêtre et vois :
des nuages vagabondent au ciel
au ciel turquoise
fumées – filets – traînées de crème orange
écume de vague étrange…
…une mer très calme
les dunes de lilas
les forêts d’ambre sombre
et les châteaux de sable…
tu cours, vois, tu cours
sur les grèves
tes rires ricochets accrochés
à la brise salée
oyats
parfums iodés
tes yeux étoiles éclatent
d’un amour acrobate
lumière absolue, unique et pure…
les neiges aux névés scintillent
- météores…cristaux…quartz…cosmos…-
c’est ton corps, vois,
tout entier dévoilé
porté par les spirales
invisibles des airs,
par-delà les sommets
de glace…
tourbillon dans tes bras la danse
la gigue, l’arc-en-ciel
l’orange
et la turquoise et le rubis :
du sommet de ton regard
je bascule en feuille morte
et la neige de toi…
je m’y fonds
comme en un infini Folon.
Francis BELLIARD