Sème des passeroses
Si un beau soir je meurs,
toi qui aimes les roses,
ô femme aimée, demeure
en la beauté des choses.
Quelque part dans l'ailleurs,
le souvenir des roses,
celui de ta douceur,
me rendront moins morose.
Quelque soir de douceur,
en cueillant une rose,
sentiras la chaleur
de ma main qui se pose.
Pour que les fleurs éclosent,
il leur faut la chaleur :
sème des passeroses,
j'en aime les couleurs,
sous mes fenêtres closes,
quand je serai ailleurs.
Que les pluies douces arrosent
ces graines de bonheur.
De ma dernière demeure,
en contemplant ces roses,
saurai que tu demeures
en la beauté des choses…
Francis BELLIARD