Tiens, je t’offre ma mélancolie
Cet accord mineur neuvième
je te l’offre à ce moment
où j’ai un très gros paquet sur le cœur
ou dans la tête, peut-être,
en pensant à toi,
ma folie suprême…
…je t’offre les chalands de Seine
les quais de Seine
les rues du Paris d’automne
où nous promenons en flânant
les boutiquiers
les enseignes, les pavés,
les bistrots, la pluie
du soir…
toi blottie contre mon bras
heureuse
insouciante
regagnons notre nid sous les toits
découvrons notre amour
tout nu, sans habits,
à dormir, à corps perdu,
à rendre l’âme…
sortir sous son pull
à Montmartre la nuit
l’escalier
la taverne où festoyons
aux bougies, à l’alcool
de nos yeux
loin des réalités des choses
seuls nous deux
à nous aimer
le rêve
je t’emmène
prends mon bras
prends ma taille
repose à mon épaule
et partons à jamais
à dérive
tous deux
tant belle folie !
Francis BELLIARD
(Poème antédiluvien)